Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs

Par Doudart de Lagrée, procureur général du roi en la chambre des comptes de Grenoble, 1778

 

            La terre de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs joint le mandement de Roybon par une pointe entre celui de Bressieux et la Communauté de Brion, dépendante de Varassieux ; elle est du domaine Delphinal.

            Le Dauphin Jean accorda aux Habitants de cette Terre, différents privilèges et libertés et entre autres les droits d’usage et pâquérage dans la Forêt de Bièvre ; il n’est point question de la Forêt de Chambaran dans la grosse originale de cette charte, ni dans plusieurs copies en forme qui sont aux archives de la Chambre des Comptes.

            Il en est une seule copie au registre coté Oclavus Viennensii Valentinesii, cahier 26, qui est dans les mêmes Archives, où la concession de parcours, parait être faite pour toute la Forêt de Chambaran, depuis la fête de Saint-Jean-Baptiste jusqu’à Pâques. Mais cette copie est informe et infidèle on y a laissé beaucoup de lignes en blanc ; le mot Chambaran a été ajouté d’une écriture différente, entre l’oraison qui parle de la Forêt de Bièvres, & la phrase où il est parlé d’un verney qui était une dépendance de la Forêt de Bièvres ; d’ailleurs il n’est qu’un seul acte qui annonce la Forêt de Chambaran comme dépendante de la Terre de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs : c’est l’information prise par Soffrey-Carle, Maître des Comptes de Dauphiné, le 14 mars 1531, sur la consistance de la Terre de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, dans laquelle trois témoins déclarent que la Forêt de Chambaran dépend de cette terre. Mais cet acte est unique et se trouve contraire à tous les comptes de la Châtellenie de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs où il n’est fait aucune recette du produit de cette Forêt, qui est porté dans les comptes de la Châtellenie de Roybon. La Terre de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs avait dans sa proximité une très grande forêt, celle de Bièvres, dont une partie était sur son territoire, tandis que celle de Chambaran n’y tenait, comme on l’a observé, que par l’extrémité d’un angle : à l’exception de la procédure de 1531, aucun des actes qui sont aux archives de la Chambre des Comptes concernant cette Terre, ne fait mention de Chambaran, mais seulement de Bièvres.

            Ainsi il n’est pas possible de présumer que la Forêt de Chambaran ait jamais fait partie de la Terre de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, dont le territoire n’a jamais pu s’étendre sur la Forêt de Chambaran, qui en est séparée par les limites des Mandements de Saint-Etienne, de Bressieux, de Roybon et de Brion, reconnues et incontestables.

            Tel est l’état des Terres riveraines de la Forêt de Chambaran, à commencer à celle de Varassieux, qui est le premier confins au levant du côté du nordet en continuer l’enceinte par le midi et couchant jusques et inclus la Terre de Bressieux, dernier confins du nord du côté du levant, séparé de Varassieux par une pointe de la Terre de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs.

Ce site sur la forêt française et les Chambaran a été créé en octobre 2007 et actualisé le 09/11/2007

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