Roybon

Par Doudart de Lagrée, procureur général du roi en la chambre des comptes de Grenoble, 1778

 

            Le plus ancien acte connu de la Terre de Roybon, serait la charte de Béatrix, Comtesse de Viennois, mais cette charte ne se trouve point, il en est seulement fait mention dans un registre de la Chambre des Comptes, coté Régistrum litteritrum privilegiorum, instrumentorum Comitatus et Ballivatus Viennœ et Vienneusu. Il est dit qu’il existait des Lettres de Béatrix, Comtesse de Viennois, contenant les libertés et franchises accordées aux Habitants de Roybon et du territoire de la dite Ville, dans les limites y désignées ; qu’elles sont sous la date du 4 des calendes de janvier 1264, qu’il y avait trois sceaux pendants.

            C’est en cette qualité de Dauphine, qu’elle donna, conjointement avec Humbert Dauphin 1er du nom, son mari, la Charte de juillet 1294, portant confirmation des privilèges de la Ville-neuve-de-Roybon. Elle lève toutes les difficultés qui pourraient résulter du défaut du premier titre, parce qu’elle rapporte dans le plus grand détail tout ce qui y était renfermé ; c’est donc à ce seul acte que nous devons nous rapporter, sans autre égard pour le premier que celui de remonter de trente à quarante ans l’époque de l’établissement de la Ville-Neuve-de-Roybon.

            Par la charte de 1294, le Dauphin circonscrit le territoire de ce Mandement, suivant la limitation que nous en avons déjà indiquée ; il donne des lois aux Habitants, leur accorde différentes exemptions et privilèges ; il se réserve les fours, les moulins, les tâches des terres et novales, les droits de foires, les lods au treizième denier, la juridiction, le bavin et autres droits seigneuriaux : il promet de donner à chaque habitant un chasal ou une maison, avec un jardin, sous la rente de 12 deniers et des près à 12 deniers de rente par sétérée : il leur accorde les droits d’usage dans tous les bois et pâquérages du territoire de la Ville-Neuve-de-Roybon, gratuitement et sans redevance : de nemoribus vero et pascuis territorii dicte Villœ novœ (Roybonis, sine cenfus exactione qualibes uni valean liberé et quiété. Le Dauphin s’oblige de clore la ville à ses frais et les Habitants sont chargés pour l’avenir de l’entretien des murs et clôture. Il fixe la tâche sur les terres novales qui seront essartées et mises en culture, à la onzième partie des fruits. Il s’oblige encore de ne jamais construire des granges, et de ne tenir ni brebis, ni chèvres, ni vaches, ni bœufs, ni chevaux, ni porcs en pâquérage dans le territoire de ladite ville.

            Nul acte ne peut indiquer plus clairement l’établissement d’un Mandement, la construction d’une Ville. Toutes ces clauses annoncent qu’Humbert 1er acheva l’ouvrage que Béatrix, ou Guigues VII, n’avait fait qu’ébaucher.

La suite de l'histoire de Roybon se trouve dans la troisième partie du Mémoire de De Lagrée (p. 50) ; au vu de sa longueur, il vaut mieux la consulter sur le document pdf que sur une page web.

Ce site sur la forêt française et les Chambaran a été créé en octobre 2007 et actualisé le 09/11/2007

Valide selon XHTML 1.0 Valide selon CSS 2