Montrigaud

Par Doudart de Lagrée, procureur général du roi en la chambre des comptes de Grenoble, 1778

 

            La Terre de Montrigaud, attenante à celle de Dionay, est le premier des confins du couchant à la Terre de Roybon.

            Ce Mandement fut érigé à peu près à la même époque que celui de Roybon. Humbert Dauphin, et Anne sa femme, accordèrent à ceux qui habitaient, ou viendraient s’établir sur ce territoire, plusieurs privilèges et libertés, contenus dans une charte, donnée aux Loives auprès de Roybon le 17 juillet 1293. Le Dauphin et la Dauphine promirent de leur fournir des maisons et jardins sous le cens de 12 deniers, et leur accordèrent, entre autres choses, l’usage des bois et pâquérages du territoire de Montrigaud, sans prestation d’aucun cens : de nemoribus vero et pascuis territoii dicli Castri, finé censûs prœstatione et exactione quolibet ut valeant liberé. Ces libertés furent confirmées par Lettres de Jean Dauphin, données à Ville-Neuve-de-Roybon après la quinzaine de la Pentecôte 1309 ; de Guigues, du lendemain de la fête de tous les Saints 1317 ; d’Humbert II, du 23 septembre 1335.

            Le 18 janvier 1336, le Dauphin Humbert inféoda à Jean de Montluel la Terre de Montrigaud, avec toute juridiction, revenu ………bois, forêts, appartenances et dépendances ; à la charge de retour après la mort de Montluel, qui s’obligea de confirmer et maintenir les privilèges des habitants ; ce qu’il fit par acte du 5 juin 1137.

            Après la mort de Jean de Montluel, le Dauphin l’inféoda à Jean de Châlons, Comte d’Auxerre, avec ses appartenances et dépendances bois et forêts, pour tenir fief réversible.

            Enfin cette Terre ayant fait un second retour, le Roi Charles V la céda à Disdier de Sassenage, en échange des Paréries de Sassenage et Pariset, maison-foret, et autres biens en dépendants. Montrigaud fut cédé avec toutes ses appartenances et dépendances, et spécialement les terres cultes et incultes, hermes, bois et pâturages. Cet échange fut confirmé par Lettres patentes du mois de février 1368 ; Didier de Sassenage en fut mis en possession, ainsi que de toutes ses dépendances, par procédure du 17 février 1374 et les Commissaires du Roi prirent possession, le 22 février 1375, des Coseigneuries, maison-forte et biens cédés en remplacement de Montrigaud, qui depuis lors n’a pu être regardé que comme une Terre patrimoniale.

            Tous les bois qui sont sur le territoire de Montrigaud, même ceux de Chambaran, s’il exista partie de cette Forêt sur ce territoire, sont dépendants de la Terre de Montrigaud et ne peuvent en être distraits ; les clauses et termes de cet échange ne laissent aucun doute sur ce fait.

            Cet échange est postérieur au transport du Dauphiné à la Couronne ; mais il n’en est pas moins irrévocable, parce qu’il fut procédé suivant les formes prescrites par les lois du Royaume et que le Domaine n’en reçut aucune lésion ; c’est au contraire Disdier de Sassenage qui fut lésé : la preuve en résulte d’une procédure de 1385, d’après laquelle le Roi lui céda en supplément la Terre d’Izeron.

Ce site sur la forêt française et les Chambaran a été créé en octobre 2007 et actualisé le 09/11/2007

Valide selon XHTML 1.0 Valide selon CSS 2